Centre spatial. Kourou, Cap Canaveral, Baïkonour ?
Non, Paris Grand Palais, la fusée Chanel est là, prête au décollage, à quelques minutes du décompte fatidique.
En attendant l’envol, le défilé de mode se déroule sur un podium aux abords de la navette. Si le tweed est chez Chanel une constante, le tailleur un leitmotiv, ils sont définitivement sur orbite.
Vif argent brillant façon papier froissé joliment marié avec du mouton retourné pour hiver confort.
Le retour du manchon entre sac et porte mains joue la panoplie en total look.
Capes matelassées pour kit de survie chic.
Métal hurlant vert, rose, éclats stridents.
Coiffure électrique sous tension de crêpage et laque fixatrice pour apesanteur à venir. Robe à allure de collégienne esprit 60.
La couleur du futur demeure l’argent et les chaussures sont des bottes (avatar de moonboots). Depuis les années 60 ces codes de l’odyssée de l’espace ont dessiné une vision du futur pour 2 001… Si ce futur n’est pas vraiment arrivé, les codes ont néanmoins conservé leur pouvoir d’évocation avec pertinence.
10, 9, 8, 7… La rampe de lancement semble en ébullition, un nuage de fumée se dessine. 6, 5, 4… Les yeux sont rivés sur la navette, les attaches se séparent 3, 2, 1… et la fusée, dans un joyeux brouillard s’élève (se rétracte) de quelques mètres, spectaculaire odyssée Chanel !
Photo Décor Olivier Saillant
Eh oui, quand les grandes Maisons en sont réduites à tomber dans la surenchère du décor; où est l’habit? où est la plus-value Chanel? KL continue son massacre mais certes avec un professionnalisme extrême. Gabrielle doit pleurer dans sa tombe; c’est d’une telle cruauté pour son génie.
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