Ouvert dans une ville que le couturier a particulièrement aimée, le musée Yves Saint Laurent à Marrakech a ouvert à l’automne dernier avec un accrochage de modèles particulièrement réussi.
Conçu par les architectes de Studio Ko (Olivier Marty et Karl Fournier) le musée est déjà élu « Meilleur nouveau bâtiment public 2018 » par le magazine Wallpaper. D’une surface totale de 4 000 m2, le bâtiment a un espace d’exposition permanent, une bibliothèque, un auditorium, un café, des réserves… Situé dans le magnifique jardin Majorelle où figure déjà le musé berbère, le bâtiment se présente comme une dentelle de briques aux chaudes couleurs de terre. Les architectes se sont intéressés à la dualité entre courbes et lignes droites dans leur assemblage de cubes. Comme pour un vêtement, l’intérieur est très différent, à l’image d’une doublure avec des effets lisses et lumineux.
La première sélection de vêtements d’Yves Saint Laurent se dessine de façon thématique : Masculin féminin, Noir, l’Afrique et le Maroc, les Voyages imaginaires, les Jardins, l’Art… On y découvre évidemment les classiques signatures : le caban, le smoking, la saharienne, la robe Mondrian.
Mais la sélection fait aussi la part belle à la couleur, en partie révélée au couturier au contact de ce pays. « … Lorsque je découvris le Maroc, je compris que mon propre chromatisme était celui des zelliges, des zouaks, des djellabas et des caftans. Les audaces, qui sont depuis les miennes, je les dois à ce pays, à la violence des accords, à l’insolence des mélanges, à l’ardeur des inventions. Cette culture est devenue la mienne, mais je ne me suis pas contenté de l’importer, je l’ai annexée, transformée, adaptée ».
Dans la grande salle, les murs noirs s’éclairent de projections : des dessins, des photos, des petits films ainsi la belle robe Wesselmann dont le corps en silhouette rose s’anime, ondule.
Un espace est dévolu aux bijoux où se distinguent les pièces dorées imaginées par Claude Lalanne (bustier moulé sur Veroushka en 1969).
Dans cette salle aux éclats baroques, la couleur règne et se démultiplie tout comme les références magnifiques à l’art, Picasso, Braque, Matisse,… Une palette chatoyante, des broderies somptueuses. Une exquise promenade, un voyage exotique au pays de la couleur.
Photos du musée : © Fondation Jardin Majorelle / Photo Nicolas Mathéus
Yves Saint Laurent, Dar El Hanch © Pierre Bergé
Merci de ce joli parcours auquel vous nous conviez chère Antigone. Pour le fond, j’ai des réserves, trop de mythes et de mystifications à mon humble avis quand on sait que dans le jardin Majorelle, la plaque dédiée à Monsieur Saint Laurent a été détruite pour la remplacer par une plaque Pierre Bergé/YSL comme d’ailleurs le nom de la fondation. Inversion involontaire? Non Pierre Bergé est certes celui sur qui a reposé les rennes de l’empire Saint Laurent mais c’est Yves l’artiste, c’est lui qui mérite l’admiration et la reconnaissance de l’histoire, non pas l’homme derrière lui. Quand on parle de Dior, met on Boussac en avant? Les Wertheimer n’aurait jamais cette ingratitude et Dieu sait qu’ils n’ont pas qu’à se réjouir de l’attitude de Mademoiselle à leur égard (mais elle avait également ses raisons, là n’est pas la question).
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Les deux musées n’ont que le nom Yves Saint Laurent…
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