Pourquoi des bras ?
Pourquoi un corps ?
Le défilé de Comme des garçons oblitère la silhouette, la masque, l’engloutit dans des formes volumineuses, exacerbées. Sculptures en mouvement de « vêtements invisibles » dixit la maison. Dans une ère de fast fashion où les jeunes créateurs reçoivent le conseil de faire du « commercial » pour vivre, voire aussi parfois, il est vrai, survivre, Rei Kawakubo continue imperturbablement un chemin singulier, sans la moindre concession à l‘air du temps.
Des constructions incroyables, majestueuses dans une forme de défilé hiératique, impressionnant. La mémoire conserve ses silhouettes improbables qui, une fois de plus, repoussent les frontières d’une mode qui, en chemin, s’est souvent perdue.
Vêtements cages, « mobile home », sur-volumes. Noir ténèbres, rouge sang. Mise à carreaux clanique. Folie du pois. Volumes, découpes, ouvertures, carrures de l’au-delà, cerceaux en vadrouille, capes et surcapes, porte-manteaux, momie noire… Des ronds, des trous, des froufrous. Une collection gonflée.
Tarabiscornu !
Creation is alive.
CDG pour nos étudiants est le must et, cependant, il convient de leur désapprendre à aimer, comprendre ce travail, cette culture personnelle et qu’entre les défilés et l’empire commercial, il y a de nombreux produits intermédiaires. J’aime vos explications, votre vision de cette collection mais j’avoue humblement que le choc esthétique et « technique » passé, je m’interroge sur les valeurs induites par le travail créatif de Mme Kawakubo?
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Depuis trois ou quatre saisons, le bouchon est poussé loin, je vous l’accorde, mais cela fait du bien quand j’entends en permanence parler de « produit ». Pour moi la mode demeure d’abord une création. Rei K ne cesse de chercher, de proposer, de casser les codes, d’imaginer des ruptures, de composer un vêtement différent… La déstructure, la reconstruction, la complexité des patronages…
Et au final, le bonheur de porter des vêtements « intelligents ».
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