Multidimensional graffiti ! Extraordinaire défilé de Comme des garçons qui imagine des tenues d’apparat grandioses et fantasques avec une dimension « arty » hors du commun. Jeux de volumes, de superpositions (les costumes de cour de la période Heian multipliaient les « couches » de vêtements jusqu’à douze). Fusion du long et du court. Découpes au laser. Folies de mousselines. Jupes en volumes extravagants. Formes d’amples manteaux, oversize. Accumulation. Empilement.
Spectaculaire, le choix des « imprimés » reprend des éléments artistiques allant de la peinture du XVIe siècle au street art en passant par des héroïnes façon manga.
Le Vertumnus (ou Vertumne) d’Arcimboldo est la figure dominante et majestueuse de la collection. Un portrait de l’empereur Rodolphe II déguisé en cette étrange divinité étrusque et romaine, dieu des jardins au pouvoir de métamorphose. Recomposé d’éléments assemblés par le talent d’Arcimboldo, le portait puzzle se construit en végétaux. Nez en poire, haricots en sourcils… et couronne et écharpe en fleurs pour la dignité impériale. S’ajoutent d’opulentes peintures de fleurs d’Abraham Mignon (Hollandais du XVIIe siècle).
Projection dans le temps avec une héroïne manga aux yeux écarquillés, cheveux blonds bouclés de Makoto Takahashi. Effets graffiti, street art des villes avec des dessins noir et blanc de Stefan Marx.
Retour au XVIe siècle avec Sesson Shukei et un paysage à l’encre sur fond métal.
Visages enfantins de Serge Vollin.
Les références se multiplient, se télescopent et fusionnent joyeusement.
Accumulation de détails, d’objets, de jouets (?) en plastique, façon gris-gris. Assemblage de tissus. Multiplication des imprimés. Un gigantesque collage se jouant des imprimés, brouillant les références, une magnifique fusion entre mode et art.
la version la plus occidentale peut-être des défilés de CDG, versus historique qui plus est.
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