Protubérances, excroissances, déformations, le corps féminin se voit augmenté via la parure. Une réflexion vestimentaire sur le corps, la féminité et la maternité ?
En préambule à sa collection, Rei Kawakubo s’est exprimée via un texte. Après plusieurs saisons où l’exploration repoussait les limites d’une création pure allant jusqu’à une quasi abstraction, elle a eu le sentiment d’arriver à la fin de ce processus et a cherché une nouvelle piste. Elle dit : « But I couldn’t find it » et a surgi quelque chose de « deep inside ». Une nouvelle collection toujours évidemment aussi créative, mais aussi marquante dans nombre de ses aspects (bouleversante dit Dominique Issermann).
Avec ce corps augmenté, la porte s’ouvre sur de multiples interprétations. Vénus callipyges de la préhistoire, fantômes de Willendorf, Lespugue, Weinberg, Kostienki… Une collection où le corps se métamorphose, avec parfois un ventre proéminent, stigmate d’une grossesse virtuelle avec fenêtre ouverte (césarienne textile ?) sur un intérieur, dans un tissu différent (papier journal, tatouage…).
Des protubérances aux allures de chair ornée de motifs tatoués. Une exploration différente de la collection « Lumps and bumps » de 1997 qui avait été aussi costume de la création Scenario de Merce Cunningham. Un vêtement seconde peau où la chair affleure, s’échappe du corps et se pose en attribut d’un corps en mutation, complété d’incongrues excroissances.
Vêtement aussi en déconstruction, ouvert, découpé… Présence de chaînes qui prolongent le vêtement et s’invitent en décor sur les chaussures, aliénation ?
Une collection extraordinaire.
wonderful !!
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