Galatée figée en Hans Arp, la première silhouette du défilé de Comme des garçons donne le ton. Une enveloppe, un cocon, une carcasse marmoréenne engloutit, masque ce qui demeure un corps. Déambulation de sculptures vivantes où seuls les pieds peuvent encore dire action même si parfois un avant-bras conserve droit de cité. Formes biomorphiques où les bosses sont sculptées dans des matières douces ou rêches. Tissus de récup, bourrette, papier kraft…
Le luxe ne s’inscrit pas dans la matière. Deux silhouettes vif argent, entre survie et futurisme.
Le rouge est mis tout en volumes et découpes, robes globules.
Assemblages d’excroissances. Patchwork de carrés de « tapis de sol » (?) collés, contrecollés sur la coque biomorphique.
Robe noir et blanc entre nuage vaporeux et sombre chaos.
En guise de coiffures des perruques « paille de fer ». Pour ces femmes escargot habitées de leur vêtement Rei Kawakubo a donné un nom à sa collection : The future of silhouette. Pygmalion peut tomber amoureux de ces nouvelles créatures poétiques, lunaires, excentriques.
Une nouvelle collection au-delà de la mode, nouveau temps suspendu jusqu’à l’ouverture de l’exposition du MET de New York consacrée à Comme des garçons et à l’art du « In- between », réinterprétation de la notion de MA.