Désormais avec l’appellation officielle de Haute Couture, la maison Schiaparelli a présenté sa dernière collection dans ses salons historiques du 21 place Vendôme.
Avec talent Bertrand Guyon revisite les codes maison en posant des motifs de cadenas, de serrure, de homard, de coeur, de soleil,… sur les tenues. Des réminiscences surréalistes, mais avec des accents quasi pop et une palette de couleurs vives où le rose shocking souvent s’invite. Deux visages en trompe-l’oeil évoquent un dessin de Cocteau utilisé par Schiaparelli en 1937. Des tissus à rayures, à pois et tournoient les amples jupes millefiori. Superbe veste « psychédélique » brodée de paillettes aux allures de peinture abstraite.
Cette saison, le couturier a choisi de faire vagabonder son inspiration vers l’Orient avec japonaiseries et chinoiseries joliment transposées en mode. Esprit des formes de vêtements prisés par Elsa, le kimono japonais ou le hanfu chinois se redessinent avec une nouvelle légèreté et une élégance couture. Motifs végétaux où fleurissent lotus et nénuphars ; thèmes animaliers peuplés de carpes ou de dragons. Richesse des tissus, exubérance des motifs. Transposition d’armure en carapace légère aux « écailles de jacquard ». Motif de « cloisonné ». Exotiques, les noms voyagent : Joueuse de go, La clef du temple, Le paravent de laque, Nymphéas et lotus… Un ravissant vagabondage.
Bertrand Guyon, c’est la noblesse du métier, son humilité, son goût des archives et le mélange de ces qualités expliquent la réussite et le respect de ses collections, je crois.
J’aimeJ’aime