Le printemps rougit aux couleurs de Shunga dans la collection de L’Homme plissé chez Issey Miyake. Estampes érotiques japonaises, elles occupent une place à part dans l’ukiyo-e (images du monde flottant). La plupart des grands artistes japonais en ont réalisé. Il y a une quarantaine d’années Pierre Cardin organisait une exposition d’oeuvres d’Hokusai que les amateurs découvraient dans une pièce sombre, lampe de poche de voyeur à la main. Il y a quelques années l’espace Cardin donnait à voir Le silence de l’amour et montrait à nouveau ces estampes. En 1976 ce sont les éditions de L’Office du livre qui publièrent le chant de l’oreiller ou l’art d’aimer au Japon autour de ces estampes particulières. En 2013 une exposition au British Museum s’intitulait Shunga : Sexe et plaisir dans l’art japonais. Sulfureux au Japon pendant très longtemps, cet art a d’abord trouvé en Occident ses cimaises.
L’Homme plissé a choisi différents artistes et a opté pour une gamme de couleurs sourdes. Utamakura (Poème de l’oreiller) par Utamaro, délicieuse femme en kimono magnifiant peau, chevelure, nuque… Tako to ama (Le rêve de la femme du pêcheur) d’Hokusai représente une femme retenue par deux poulpes (tako). Nishiki Azuma, un autre Hokusai, scène d’amour. So no maki de Kiyonaga représente deux corps entrelacés. Imprimés, ces motifs prennent corps et vie sur des vêtements mis en mouvement avec des danseurs de voguing photographiés par Charles Negre sous la direction artistique de Pascal Monfort et une vidéo.
Des vêtements du quotidien, pratiques, juste animés de fantaisie et d’une pointe de soufre venue d’un Orient extrême.
c’est sublime; merci
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