Passé de la publicité à la création de flacons à partir du lancement du nouveau Femme de Rochas en 1957, Pierre Dinand a finalement consacré sa vie à mettre en formes quelques centaines de flacons. Avec son agence (en famille), plus de 1 000 réalisations dont la participation à des créations mythiques et encore aujourd’hui des réalisations pour de nouveaux projets comme le Jean-Charles de Castelbajac. Un parcours hors normes pour des flacons en France, en Europe, mais aussi les grands succès de Calvin Klein outre-Atlantique.
Une exposition à Londres et au Grand musée du parfum Paris (prolongée jusqu’au 28 janvier) donne à voir une sélection de flacons choisis avec Michael Edwards qui signe la préface d’un ouvrage qui met en scène l’univers de chaque parfum et ses protagonistes via des planches de croquis.
Parmi la sélection, Madame Rochas (1960), ode à la belle Hélène avec un flacon inspiré d’une bouteille du XVIIIe s.
Eau sauvage (Chrsitian Dior, 1966) en forme de flasque.
Rive gauche (Yves Saint Laurent, 1969), une inspiration warholienne de boîte de conserve et un vase art déco pour une « bombe » métallique. Opium (Yves Saint Laurent, 1977). Un flacon mythique pour un parfum mythique, bel oriental serti dans un flacon en forme d’inro habillé de laque (couleur). Pour Paco Rabanne, un Calandre (1969) cerclé de métal et XS (1993), comme une aile d’avion pour la dimension « spatiale ».
Azzaro (1976), un bouteille construite autour du logo. Armani (1982), une architecture d’inspiration palladienne. Obsession (Calvin Klein, 1984, 1986) souvenir de pierres de l’Himalaya qui étaient chez le designer et un capuchon couleur écaille de tortue. Eternity (Calvin Klein, 1988), un duo inspiré du symbole du bijou offert à la duchesse de Windsor « For Eternity » et racheté par Calvin Klein pour son épouse.
Amarige (Givenchy, 1991), transposition d’un modèle de mode porté par Bettina. Moschino Cheap and chic (1995) pour l‘humour du designer, un flacon aux allures d’Olive (celle de Popeye). Light Blue (Dolce & Gabbana, 2001), flacon géométrique épuré habillé d’une touche de bleu Méditerranée. Beautiful Day (Jean Charles de Castelbajac (2017), un écrin pour y poser un dessin du créateur.
Un parcours hors normes.
Personnellement, je me souviens que ma quasi première interview en France autour des parfums fut avec Pierre Dinand pour Le Jardin des modes. Dans ma mémoire demeure sa façon d’expliquer le succès d’un parfum. C’est l’alignement de quatre éléments, comme dans une machine à sous : quatre fraises, quatre bananes…, quatuor gagnant. Pour un parfum : la fragrance, le nom, le flacon et la communication… Quand l’alignement d’un nouveau parfum est particulièrement incohérent, je me souviens de Pierre Dinand.
quel merveilleux voyage , merci
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