Atlein

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Antonin Tron avec Atlein continue son parcours très personnel. Des coupes précises, très travaillées créant des mouvements, des drapés. Il explore le jersey dans toutes ses possibilités. Un zeste d’asymétrie, des ouvertures, des fentes pour une collection ode à la féminité. Loin des bruissements de ce qui se fait, de l’air du temps, Atlein creuse avec détermination son sillon.

Diplômé de l’académie royale d’Anvers, Antonin Tron a fait ses classes ensuite dans de grandes maisons : Vuitton, Givenchy, Balenciaga avant de tenter sa propre aventure. Lauréat du grand prix de l‘Andam en 2018, il défile désormais depuis plusieurs saisons dans le calendrier officiel.

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Junya Watanabe

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Dualité d’une collection hybride. Les imprimés s’opposent, se heurtent pour mieux fusionner. Deux par deux, les mannequins avancent leur silhouette au maquillage enfantin, exacerbé ; yeux écarquillés, cils démesurés et couettes hors norme. Mignon ? Cute, kawai à réminiscences d’Harajuku ? Non, de fausses petites filles modèles, poupées azimutées avec vêtements recomposés et faux romantisme étrange.

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Jeu de dédoublement avec demi-robes, demi-jupes, demi-pulls qui se marient à d’autres composantes.

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Un clin d’oeil sportswear avec l’utilisation de sweats siglés UCLA.

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Jeu de trompe-l’oeil avec sur-robe greffée sur parka.Si la fleur est le motif dominant, elle est plutôt rétro voire vintage.

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S’invitent des thématiques chères au créateur, ainsi l’esthétique punk et les perfectos, le denim revisité.

 

Parmi les motifs, quelques imprimés cachemire et des carreaux pour vestes masculines.

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Garde-robe hybride, dédoublement de vestiaire. Fragments d’un discours de mode.

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Manish Arora

Ready to wear, winter 2019 2020, fashion week, womenswear, Paris, Manish Arora

 

 

Fantaisie haute en couleurs pour Manish Arora autour d’un thème joyeusement paradoxal : « Finally normal People ». Le créateur fait défiler une pléthore de « bohémiens Mad Max ». Une projection vers un futur métal hurlant, des réminiscences enfantines dans les dessins, les motifs de graffitis.

Présente dans le choix des couleurs et la richesse des broderies, l’Inde célèbre holi. Cette saison des messages s’inscrivent, mais à prendre avec humour tant l’air du temps les galvaude : « What if this is all real », « I am the one », « Everything you need is inside you ». Des motifs cinétiques psychédéliques.

Un côté indien d’Amérique et style western avec les franges. Des capuches, des coiffures fantaisistes, des masques. Une touche d’animalité avec imprimé « léopard », sacs « requins » et cornes sur les coiffes. Intrépides et colorées déesses d’un nouveau monde.

Ready to wear, winter 2019 2020, fashion week, womenswear, Paris, Manish Arora

Ready to wear, winter 2019 2020, fashion week, womenswear, Paris, Manish Arora

Ready to wear, winter 2019 2020, fashion week, womenswear, Paris, Manish Arora

 

 

Lutz : Voyage Voyage

Lutz Huelle Fashion show in Paris
Womenswear Collection Fall Winter 2019

 

Saison après saison, Lutz continue son histoire très personnelle avec des variations. Vêtements hybrides où le bombers croise la laine et s’envole en cape, manteau (bleu et rouge, jaune et camel…). Pour sa collection intitulée The Voyageuse, le créateur prend la parole : « J’ai toujours aimé l’idée de porter des pièces spectaculaires pour faire des choses normales, ennuyeuses –aller au supermarché dans une doudoune rose pourrait rendre l’expérience amusante, bien qu’on ne sache jamais qui on pourrait rencontrer ». Anachroniques manches ballon, gigot qui amplifient les volumes.

Robes à volants, à effet cape.

Lutz Huelle Fashion show in Paris
Womenswear Collection Fall Winter 2019

 

Des matières brillantes, satinées, un zeste glam et paillettes cette saison. Et des couleurs vives, un rose shocking, un rouge écarlate, un coquelicot, des bleus.

Manteaux drapés, noués. Une touche d’asymétrie. Dans le stylisme, superpositions et télescopage de styles, robe bulle sur pantalon. Quelques imprimés à fleurs.

Lutz Huelle Fashion show in Paris
Womenswear Collection Fall Winter 2019

Roi de l’hybride, Lutz a une nouvelle fois composé une belle collection très personnelle.

Pour le créateur se dessine une nouvelle aventure en Espagne où il est nommé directeur artistique de Delpozo, la marque créée à l’origine par Jesus del Pozo.

 

Dries Van Noten

Ready to wear, winter 2019 2020, fashion week, womenswear, Paris, Dries Van Noten

 

Sur la collection de Dries van Noten flotte un parfum de fleurs. Le créateur cite en inspiration Sacred Emily, l’exquis poème de Gertrude Stein où figure sa célèbre phrase : «  Rose is a rose is a rose » suivie de « Loveliness extreme ». Reine des fleurs, incarnation de la beauté, de la délicatesse, la rose figure en majesté dans le jardin de Dries Van Noten. Les imprimés font revivre les fleurs de son jardin au moyen de photos prises en octobre 2018. 50 variétés de roses, mais aussi delphinium (pied d’alouette), acer palmatum (érable du Japon), kniphofia rooperi et dahlia en automne. Derrière les fleurs se profile parfois leur ombre délicate. Double jeu.

Des coupes d’inspiration masculine, des formes amples, enveloppantes et de volumineuses doudounes pour l’hiver.

Ready to wear, winter 2019 2020, fashion week, womenswear, Paris, Dries Van Noten

Effets de drapés pour féminiser. Cette saison beaucoup de noir et des explosions de couleurs apportées par les multiples imprimés floraux très réalistes. La fausse fourrure vient réchauffer les silhouettes avec des couleurs vives.

Et toujours les mélanges raffinés de couleurs. Elégance, poésie d’un jardin d’hiver.

Ready to wear, winter 2019 2020, fashion week, womenswear, Paris, Dries Van NotenReady to wear, winter 2019 2020, fashion week, womenswear, Paris, Dries Van Noten

Anrealage : revue de détails

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Idée conceptuelle et superbe transformation pour la collection d’Anrealage. Kunihiko Morinaga est parti de détails de pièces de vêtements et les a proportionnés à taille humaine. Un changement d’échelle particulièrement réussi où l’idée est devenue un vrai et séduisant vêtement. Parmi les choix de « détails » : des cols de trench, de chemise, une capuche de hoodie, un élément de duffle-coat, une manche de tee-shirt, un poignet de chemise, un col en V de pull, un haut de blazer…

Dans la veine logomania, l’humour avec l’étiquette qui se métamorphose en écharpe, en châle.

Des chaussettes, des gants… accessoires en laine qui muent en robes, en pulls tricotés.

Un concept pas forcément révolutionnaire dans l’idée de démesure, d’oversized (collection « Gulliver » de Jean-Charles de Castelbajac, série « Barbie et Ken de Martin Margiela), mais avec un joli twist et surtout de vrais et attrayants vêtements à l’arrivée. Coup de coeur pour la collection et la présentation sur fond de décor de mannequins couture géants.

Dawei

 

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Créateur d’origine chinoise Dawei Sun est diplômé de l’école de la Chambre syndicale de la couture parisienne. Il a ensuite travaillé chez Balenciaga, Galliano notamment, avant de fonder Belle Ninon en 2010 avec Ling Liu. Il est également nommé directeur artistique de Cacharel en 2011. En 2016, il crée sous son nom son label et défile désormais dans le calendrier officiel à Paris.

Une vraie collection d’hiver avec manteaux et doudounes. Un côté masculin-féminin avec des silhouettes très « tailleur » et des manteaux redingotes très structurés, reconstruits de multiples détails.

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Jeux de rayures et mise à carreaux.

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Un invité surprise avec l’irruption d’un dinosaure brodé sur différentes pièces dont des grands pulls un poil asymétriques.

Effets de lacérations, de griffures où peut-être le dinosaure a laissé sa patte.

Asymétrie, superpositions, assemblages. Manteau couverture, esprit doudoune très c(h)ouette.

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Photos Gaby Acosta

 

Victoria/Tomas

info@imaxtree.com

 

« See you in Paris ». Le duo Victoria et Tomas s’inspire de la capitale, de son urbanité, de ses codes pour imaginer une Parisienne qui va jouer avec la mode, faire des mélanges passant de trouvailles vintage au jean. Superpositions, « déconstruction de basiques ». Mise à carreaux de vichy mais avec un côté cow-boy.

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Pour la logomania, l’ajout d’étiquettes géantes avec la mention ParisWEAR, le nom des créateurs et la date de la naissance de leur maison, 2012.

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D’amples robe bi-matières, un zeste d’asymétrie. De la maille, grands pulls tricotés avec différents points.

Télescopage de motifs avec fleurs, rayures… Jean travaillé en combinaison avec d’autres tissus. Et un côté rétro avec des accessoires en macramé.

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Marine Serre

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Par Issy-les-Moulineaux, sur la piste poétique d’un joli carton d’invitation en coquille d’huitre et lumière se découvre une gigantesque « cave » et ses vapeurs d’alcool. Pour y pénétrer : un tunnel. Un faisceau de lumière verte aide à la mystérieuse progression. Suite à des désastres écologiques et climatiques, le désastre a frappé notre univers. Les survivants vont devoir imaginer leur futur post-apocalyptique. S’organise un monde souterrain (pensée pour La Jetée de Chris Marker) où tout peut se réinventer.

Modèles hybrides où les matériaux se mélangent, s’opposent, se télescopent pour finir en épousailles. Le motif, leitmotiv du croissant de lune, toujours en ponctuation, sur les leggings, les robes, en « sous » vêtements. Les nouvelles tribus plongent dans une forme de primitivisme et se projettent allégrement vers une odyssée de l’espace aux réminiscences d’Apollo et métal hurlant. Formes amples de poncho, manteaux couvertures, détails de fausse fourrure, masques de protection…

Accents primitifs, souvenirs mémoriels avec les gris-gris, les pièces de monnaie… Esquisses animales, méduses, insectes… Mise à carreaux (tartans) et couleurs fluos stridentes : vert, rose… Radiation est le thème, mais après se profile un nouveau monde, place au futur…

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Rokh

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D’origine coréenne, Rok Hwang a grandi aux États-Unis avant de s’installer à Londres où il a étudié la mode à Saint Martin’s. Un passage chez Céline, des collaborations pour Chloé et Vuitton et une maison établie à Londres en 2016. Déjà remarqué et couronné par un prix spécial LVMH en 2018, il ouvre cette saison le bal des collections dans le calendrier officiel.

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Rok Hwang associe l’inspiration de cette collection à son enfance près d’Austin (Texas) et au cinéma de Spielberg et Gus van Sant reflétant des peurs collectives des années 80 et 90 ! Hybridation, mélange de matières, jeux de formes, déstructure, asymétrie sont les maîtres du jeu.

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Des imprimés « rétro » style papiers peints floraux ou motifs cachemire. Un « Outerwear » en majeur avec des trenchs déstructurés, découpés, recomposés et un élément signature le duffle-coat.

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Des variations sur les longueurs, vêtements découpés en pans et recomposés. Utilisation du crochet artisanal en accessoires, étoles. Tissus dévorés, une touche d’effet vinyle et une patte d’imprimé « léopard ». À suivre.

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